Skip to main content

Guerre et Désinformation

Symposium : Guerre et Désinformation

Banner

Madame la Présidente de la Fondation France-Israël, chère Muriel,

Mesdames, Messieurs les Sénateurs,

Monsieur l’Ambassadeur, cher Eric,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Comment penserons-nous au 7 octobre demain ?

La plupart d’entre nous, réunis à l’occasion de ce symposium grâce à l’engagement de la Fondation France-Israël et à sa Présidente Muriel Haïm, se souviendront du 7 octobre avec effroi, deuil, peur, et peut-être par la mémoire d’une période marquée par une profonde tristesse et incompréhension, si ce n’est par la rancœur.

Pour d’autres, le 7 octobre aura un goût de victoire. Une victoire guidée par la haine ou par le sentiment d’avoir remporté un premier combat contre un système, israélien mais plus largement occidental, qui sont, par leurs valeurs, des ennemis.

Dans ces deux mémoires qui construiront l’avenir de ces camps qui se font face, un point commun émerge : l’irrésistible attrait de notre cerveau pour les émotions.

Pour l’homme que je suis, la souffrance dominera et traversera le temps. Mais pour l’Ambassadeur et le diplomate, le 7 octobre restera pour moi la fin d’un monde. Un monde qui jusqu’à présent, n’aura fait qu’annoncer le début du chaos.

Depuis le 7 octobre, le monde a bien changé, n’est-ce-pas ? Il a changé au point de s’inverser, nous plongeant dans une réalité nouvelle qui nous dépasse.

Ainsi d’un monde où l’Etat d’Israël a été victime du pire massacre antisémite de notre siècle, nous sommes passés à un monde où Israël est devenu le seul coupable. Et d’un monde où des enfants israéliens, des femmes et des hommes et des personnes âgées ont été arrachés à la vie dans une vague de violence immonde, emportant des survivants de la Shoah, à un monde où les morts sont aussi des bourreaux, et les victimes de l’horreur d’hier, les génocidaires d’aujourd’hui.

« L’art suprême de la guerre est de soumettre son ennemi, sans même le combattre ». Sun Tzu, ce maître de la stratégie de la guerre, identifie précisément la spirale dans laquelle Israël et les pays occidentaux sont enfermés : une guerre de la désinformation, qui sait se faire discrète un temps pour perdurer longtemps et se démultiplier le jour où la situation est propice au basculement.

Ce jour est arrivé le 7 octobre, révélant l’ampleur de la désinformation et les racines profondes du système méthodiquement construit depuis des années, qui lui ont permis de survivre à la vague de stupeur que la violence a créé.

C’est contre les faits que cette guerre est menée depuis longtemps par des groupes terroristes comme le Hamas et le Hezbollah, ainsi que par leurs antennes associatives discrètes, qui inondent les pays occidentaux de fausses informations. Une guerre financée et orchestrée par l’Iran et le Qatar, acteurs de la déstabilisation du Moyen-Orient, aux velléités anti-occidentales. Une guerre exploitée par des acteurs de la déstabilisation mondiale que sont la Russie et la Chine.

Ainsi, en ajoutant à une culture de déconstruction grandissante, le monde occidental s’est mis à rejeter les faits, préférant tenter de comprendre une réalité complexe à travers des slogans percutants et mensongers.

En exploitant les émotions, plus impactantes que les faits, les terroristes du Hamas sont devenus des résistants, qui violent, torturent et tuent pour se défendre d’un Etat oppresseur, apartheid et à présent génocidaire. Exit le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza en 2005, qui a permis aux Palestiniens de prendre pleinement la gouvernance pour poser les premières pierres d’un État indépendant. Exit, les millions de citoyens arabes en Israël. Exit, les milliards d’euros d’aide humanitaires fournis par Israël depuis le début de la guerre et les soins donnés aux Palestiniens blessés. Exit les faits. Le camp du chaos préfère noyer la vérité dans le bruit et la fureur qu’il impose au débat.

Comment combattre efficacement la désinformation sera l’une des questions abordées aujourd’hui. Mais ce n’est pas seulement une question que doit se poser Israël dans cette guerre de communication que beaucoup estiment que nous avons perdu. Cela, je ne l’accepte pas. Sinon, nous l’avons tous perdu face à la pétromonarchie qatarie qui inondent d’argents les pays occidentaux et font accroître ainsi leur influence. La désinformation est ici, en Europe, en France, aux Etats-Unis. Elle n’est pas en Israël, bien qu’elle soit aujourd’hui dirigée contre nous. Mais demain, elle sera dirigée contre vous, si tant est qu’au fond, elle ne le soit pas déjà.

Dans un monde où le keffieh est devenu le nouveau t-shirt du Che-Guevera, un apparat de la résistance plus qu’une conviction profonde, je persiste à croire que l’Homme est suffisamment intelligent et sophistiqué pour faire triompher la vérité. Charge à nous, réunis dans ce lieu hautement symbolique de la République française, de prendre conscience de l’ampleur du danger pour nous tous, et pour les démocraties.